Question de qualité

Bien des hommes se posent la question je pense, pour des raisons différentes. Suis-je un bon coup... Sans verser dans l'égocentrisme le plus primaire, j'ai la sensation que c'est mon cas. Certainement pas le meilleur qui puisse exister, mais les expériences, le vécu et le recul font de moins un amant tout à fait recommandable. Certainement une conséquence d'une estime de moi plutôt chancelante. Il y a longtemps que je ne me satisfais pas physiquement, j'ai laissé mon corps devenir ce qu'il est par résignation, et certainement aussi par paresse. Je n'aime pas ce qu'il est devenu, et il m'a fallu reprendre les choses en main pour inverser la tendance. Je ne suis pas arrivé là où je veux aller, mais je suis sur le chemin. J'ai toujours considéré que je n'avais pas cette assurance qu'ont certains sur leur impact physique, sur leur charisme. Je suis touché par l'intérêt que je peux susciter, dès lors. Et parce que je ne me trouve rien de véritablement merveilleux, la capacité à combler une femme est devenue très vite un plaisir autant qu'une façon de me différencier, en un sens. Je ressens quelque chose de grisant de voir mon amante se donner totalement au plaisir que je lui procure. Une façon de dominer, en quelque sorte. Etre l'instrument de son plaisir et de ses orgasmes. Les attachements des femmes m'ayant ouvert leur porte me confortent. J'ai été pour elles un bon amant, leur permettant d'accéder à un plaisir certain.

Et pourtant... Ma façon d'être, mon plaisir à baiser ainsi, me poussent à être dans le contrôle. Le contrôle de moi. L'écoute. L'endurance physique et sexuelle. Jouer avec les désirs, avec les plaisirs. Etre attentif, toujours. Dès lors, il est surprenant pour moi d'être à ce point excité et enflammé pour me laisser aller à mon tour. Il y a peu de femmes qui écoutent finalement le désir de leur amant. Car c'est l'amante qui me rend meilleur encore. Celle qui me donnera l'envie de faire durer, de repousser les limites. Jouir de son corps avant l'orgasme. Lui donner mon corps, mes envies, être à elle, être en elle, mêlant nos plaisirs, nos désirs, trouvant dans nos ébats une complicité rare. Je suis un homme aimant profondément les plaisirs du sexe, à en être insatiable. A ce jour, j'ai déjà approché cet état de plaisir, sans y plonger totalement. Je me souviens de cette amante, connue il y a une dizaine d'années maintenant. J'aimais son corps, ses envies, ses attitudes. Une femme séductrice, maîtrisant à merveille sa capacité à me faire fondre, à me rendre fou d'excitation. Elle disait de moi que j'étais le meilleur coup qu'elle ait connu. Ce genre de phrases qui grisent, qui donnent envie d'encore. J'ai pris bien du plaisir avec elle. Mais je n'ai jamais lâché prise. J'aurais tant aimé qu'elle garde ses attitudes de séductrice alors que nos corps se mêlaient. Ce n'était pas le cas, elle consommait le fruit du désir qu'elle avait provoqué. Au moment de notre rupture, elle continuait à me séduire, m'invitant plusieurs fois à occuper ses draps et ses nuits. Un matin, elle me lâcha "Je te mène par le bout de la bite". Elle n'avait pourtant pas réussi à me rendre dépendant de ses charmes. Ce qui ne retire rien du plaisir pris en commun.

Concernant les femmes déjà évoquées ici, Angèle était une consommatrice du plaisir que je lui apportais et l'assumait tout à fait. Elle voyait en moi l'être sexuel. Souvent, alors que nous nous retrouvions, elle désirait que je la baise juste après que j'ai franchi la porte, sans dire un mot. Elle ne se cachait pas. Elle aimait ma façon de la faire jouir. Disant que personne ne l'avait fait jouir ainsi, si fort. Des mots qui flattent l'égo, même si je ne donne pas de crédit aux compliments post-orgasmiques... Je me souviens d'une journée où je l'ai rejoint chez elle. Ma langue, mes doigts, ma queue. Elle a joui de nombreuses fois. Je prenais plaisir à ne pas lui laisser de répit. Ce jour-là, après plusieurs orgasmes, après la sueur et ses cris, je quittais son appartement. Sans avoir eu le moindre orgasme. Elle m'avoua ensuite qu'elle avait perdu le contrôle, oubliant ainsi de chercher mon plaisir. Et une phrase qu'elle m'a livré un jour résume bien cet état d'esprit "Je ne donne rien, je prends. Tu es mon étalon, un bon coup, c'est ce qui me rend addict". Amoureuse un jour et détachée le lendemain, Angèle savait me destiner des phrases plutôt odieuses... En fait, la première femme avec qui j'ai pu lâcher prise fut Lucie. Une perte de contrôle partielle. Elle cherchait ça, et c'est la première fois peut-être que je rencontrais une femme ayant cette prévenance. C'était presque un jeu, à savoir qui ferait perdre la tête de l'autre. Plusieurs fois en 69. A qui allait faire jouir l'autre en premier. Une complicité que j'ai beaucoup aimé. Une autre fois, alors qu'elle m'avait entravé les poignées. Branlant ma queue en y frottant sa chatte trempée. Ce ne fut jamais l'abandon total. Mais il y avait quelque chose. Sa volonté de me faire perdre pied comme elle l'avait vécu elle aussi. Plusieurs fois, après l'avoir contentée, je la vis se retourner vers moi, l'air décidé. "Tu ne vas pas t'en tirer comme ça". Sa bouche, ses seins, son corps lui servaient alors à me pousser vers l'orgasme. En la regardant, en fermant les yeux parfois, je ne cherchais plus à contrôler. Presque plus. Jusqu'alors, je n'avais pas ressenti l'envie, la confiance de me livrer ainsi.

Il y a une notion de potentiel dans une relation. Le potentiel sexuel, physique, le potentiel affectif aussi. Et ce n'est que récemment, tout récemment, que j'ai connu une inspiration des plus puissante. Une première rencontre tellement riche d'envies et d'excitation. Une envie de lâcher prise, même si ce ne fut pas le cas. L'impression que ce sera plus évident. Une amante incroyablement désirable, me poussant à la mener vers de multiples orgasmes sans m'en lasser, mais aussi à qui j'ai envie de me donner totalement, de ne rien contrôler, laissant le champ libre à son envie de moi. Cette difficulté à lui dire au revoir, alors même que j'étais habillé. L'embrasser à nouveau, replongeant dans le plaisir de sa bouche, tandis que sa cuisse ne pouvait ignorer la raideur de ma queue à travers mon jeans. Nous avions baisé pendant un bon moment et pourtant mon désir était intact, toujours aussi fort. L'envie de lâcher prise. Cette intuition qu'elle est celle qui me fera m'abandonner totalement. Ce potentiel qui est là, la possibilité qu'elle soit, peut-être, la meilleure amante que j'ai pu connaître. Cette idée, que je peux également être très singulier à ses yeux. Désirable, elle l'est. Incroyablement. Parce que c'est une belle femme, en dehors et en dedans. Parce que sa sincérité crève les yeux. Parce qu'elle charme naturellement, presque sans le vouloir. Je ne me livrerais jamais au jeu infâme de comparaison entre plusieurs femmes. Chaque amante que j'ai connu m'a procuré des plaisirs différents, que j'ai apprécié, que j'ai aimé. C'est une question de qualité. J'ai eu la chance de rencontrer des amantes vraiment plaisantes. Aujourd'hui, néanmoins, je ressens une force de désir qui me semble peu commune. J'éprouve une véritable gratitude envers les femmes que j'ai rencontré. Elles ont fait de moi l'amant que je suis. Et si, peut-être, j'ai la chance de vivre des plaisirs encore plus forts avec elle, je leur devrais aussi, sans aucun doute.

Retour à l'accueil