Féminisme et misandrie

"De nos jours, les femmes voudraient commander tout en exigeant des hommes qu'ils continuent de ramasser leur mouchoir." Louise De Vilmorin

Promenant mes yeux sur les réseaux sociaux, je ne m'habitue pas. Je ne m'y habituerai jamais. La tentation est grande parfois, d'interpeler, d'appeler au respect qui fait pourtant partie de leurs revendications les plus profondes. Puis je me ravise. Le temps ne s'y prête pas. Etre un homme, ça n'est pas à la mode. Je n'ai pourtant aucun mal à imaginer ce que diraient ces femmes si leurs propos étaient échangés par deux hommes, si comme elles le font, ils parleraient de leurs partenaires comme d'objet juste utiles à la jouissance... J'imagine sans me forcer la fronde que de tels propos provoqueraient. Mais là, il s'agit de femmes. De féministes assumées, qui plus est. Considérant les hommes comme obsédés, comme leurs obligés. Vantant le culte de la performance, moquant la défaillance. Abjecte. Je renonce à m'énerver face à cela. Les mots glissent sans que personne ne prenne soin de les relever. Considérer l'homme comme un sextoy sur pattes, c'est normal, désormais. Est-ce ça, la finalité du girl power? Si tel est le cas, c'est bien triste. Au moins. Et ça confirme surtout que le mépris, l'irrespect et la vulgarité sont loin d'être l'apanage des hommes. Il ne s'agit plus de féminisme, il est question de misandrie.

Je suis choqué par ces termes, dévoilant le regard des hommes comme avides d'observer un bout de dentelle, un bout de sein. Je suis choqué de ces femmes qui s'amusent à mettre tous les hommes dans le même sac, celui des obsédés incontrôlables qui ne savent pas résister à la vulgarité qu'elles suggèrent et dont elles font preuve. Je suis choqué par le silence, celui de tous, de toutes, face à ces affirmations. Le silence, voir le sourire malsain. Oui mesdames, que vous pouvez être malsaines quand vous oubliez de traiter les hommes comme vous exigez de l'être... Que vous êtes malsaines et vulgaires quand vous interprétez la pensée d'un homme comme étant juste sexuelle, animale, sans aucune réflexion. Et que vous vous croyez attirantes, en plus... Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer une condamnation féminine de ce genre de fait. La misandrie ne serait donc pas si grave... A vouloir s'ériger en égale de l'homme, est-ce renoncer à l'intelligence de ne pas commettre les mêmes erreurs? Car il n'est pas question ici de revendication légitime sur l'égalité sociale, sociétale, sur l'indépendance logique et naturelle, sur le pouvoir de disposer librement de soi. Il est question de la place de l'homme. Et pour ces féministes assumées, l'homme n'est qu'un être sans conscience dès que le désir l'envahit.

Dans ces conditions, vous me pardonnerez, ou pas, mais je ne peux pas être féministe. Je ne peux pas. Parce que ça va à l'encontre de l'harmonisation des rapports hommes-femmes. Et ça me semble bien plus important. Je ne suis pas si vieux, et pourtant, je considère la bienveillance, la prévenance, l'élégance et la galanterie comme des valeurs essentielles à ma vie d'homme. En nourrissant ces valeurs, je fais une croix sur l'égalité stricte. Et en constatant la vision de ces femmes, leurs propos, l'absence de réactions des autres face à ce stéréotype dégradant, insultant et malsain, je ne ressens aucune envie d'évoluer. Les féministes se rapprochent de la misandrie, parfois. Enfermant l'homme dans le culte de la performance, le réduisant à cela. Un homme doit bien gagner sa vie, doit bander fort et longtemps, doit être libre... Il ne sert qu'à ça finalement. Et rien ne servira d'expliquer à ces femmes qu'un homme a sa sensibilité, ses blessures, ses failles, ses doutes. A leurs yeux, c'est juste chiant. Il ne s'agit pas là d'égalité. Il ne s'agit pas là d'indépendance. Il s'agit de mépris, d'irrespect. Juste ça. Et rien d'autre. Ces femmes réussissent à être l'égal des misogynes. Je ne suis pas certain qu'elles s'en rendent compte. Peu importe après tout, elles ne me liront pas. Parce que je ne me jette pas à leurs pieds dès qu'elles remontent leur jupe en croyant se donner de l'importance. Un homme qui réfléchit, qui écrit, ce doit être inutile à leurs yeux. Du moins j'imagine. Mesdames, ne tombez pas dans le piège de considérer les hommes comme vous ne voudriez jamais l'être. C'est un minimum, et certainement une question d'honnêteté intellectuelle.

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