Le manque

Impossible à dissimuler. Tu me manques tant, depuis la première seconde où les portes de l'ascenseur se sont refermées. Partir avec l'envie de rester auprès de toi, tout contre toi. Il se passe quelque chose en moi. Pas un sentiment rare, non. Un sentiment inconnu. D'une puissance incroyable. D'une violence stupéfiante. Malgré les heures passées ensemble, tous nos moments sont si courts à mes yeux... Et l'obsession. Celle de te revoir. Vite. Je suis impatient. Je te veux encore. En sachant ton plaisir de m'accueillir contre toi, face à toi, au fond de tes yeux. M'inviter dans ton coeur. Y rester. M'y sentir bien. Je concède que je suis surpris par la constance de mon bonheur auprès de toi. A être main dans la main, assis sur un muret, ignorant le temps, ignorant la foule qui s'agite autour de nous. Ressentir ces moments comme une exception, une évasion, pour toi comme pour moi. M'amuser de ton manque de volonté quand tu es avec moi. Et constater que nous sommes tellement bien l'un à l'autre que nous ne pouvons résister à nos envies.

Il s'agit de tout, et pas seulement de sexe. Bien entendu, nous baisons, nous faisons l'amour, avec plaisir et avec passion. Je n'ai pas besoin que tu me dises quel amant je suis pour toi tant je te ressens. Je sens la force de tes orgasmes, la force de ton plaisir, tout comme tu peux voir que je bande d'être à toi des heures durant. Et ce qu'il y a de remarquable, c'est que nous avons encore bien des choses à découvrir ensemble, de plaisirs, d'envies, de sueurs. J'aime tant ton corps que je pourrais passer des heures entières à le câliner, l'embrasser, l'embraser. Je pourrais évoquer longuement et sans lassitude mon plaisir à t'embrasser, à te sentir mouiller, à te remplir, à saisir tes seins quand tu me chevauches, à me maintenir en toi quand ton corps se tord sous le coup de tes orgasmes. Mon envie est si forte... Et pourtant, l'intensité est aussi présente quand je me plonge dans ton regard, quand je laisse mes yeux parcourir tes courbes, quand je t'écoute passionnément me parler de toi, de ce que tu aimes, de ce que tu vis. J'aime découvrir la femme que tu es, j'aime que tu en fasses de même. Comme j'aime ces moments câlins, tendres, ces baisers sur ton front. J'aime tes mains effleurant ma peau, tes sourires. J'aime quand tu lis dans mes yeux, que ta voix change au fur et à mesure que ton désir monte. J'aime ton rire, le mien, découvrir que nous avons un humour commun, des références communes. J'aime que nous ne faisions jamais ce qui est prévu, car portés par nos instincts.

J'aime être singulier pour toi. Dans tes orgasmes comme dans tes envies. J'aime ce potentiel que tu ressens. L'idée que l'avenir peut nous sourire. J'aime tes larmes quand tu ne peux plus les retenir. Quand tu t'en excuses alors même que je suis touché au plus profond de mon être de sentir que tu t'ouvres à moi. J'aime tes confessions. Ta prévenance à mon égard. J'aime que tu saches que je ressens une telle confiance en toi que je ne manifeste pas le moindre désir de remettre en cause tes amants. Que tu saches que je suis heureux qu'ils puissent t'épanouir. Qu'ils te fassent vivre des moments que je ne serais pas capable de t'apporter. Que tu vives ça pleinement, intensément, parce que j'ai cette place en toi, exclusive. J'ai envie de toi. Chaque caractéristique que nous nous découvrons nous pousse l'un vers l'autre. A la limite de l'alter ego, sur certains points. Il ne s'agit pas d'accepter l'autre, il s'agit de l'aimer, comme il est, sans contrainte et sans détour. Aimer nos fragilités, aussi. Ressentir ce manque. Tu me manques. De tout ce que tu es. Et parce que je ressens pour toi n'a pas d'équivalent, je ne peux rien pour soulager ce manque. Juste penser à toi. Te savoir bien avec moi comme je le suis avec toi. Ressentir mes envies. Celles que l'on a évoqué, celles qui nous guideront. Je n'ai pas envie de te faire rêver. J'ai envie de te faire vivre.

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